Cela faisait longtemps que je n’avais posté de compte-rendu de réparation, mais une machine à la fois rare, originale et de haute qualité m’a poussé à me mettre au clavier.
Pourquoi donc ne laisse t elle pas indifférent ?
Par son look d’abord, en rupture avec l’explosion de boutons et de voyants de toutes les couleurs du début des années 80. Là on est plus dans le char d'assaut. C’est noir, c’est carré, c’est massif, c’est épuré. Les pieds sont réduits à leur plus simple expression et beaucoup de commandes sont cachées derrière un volet ou sur un tiroir motorisé.
A l’intérieur ensuite, avec une qualité de fabrication tout à fait excellente, mais une disposition atypique : la carte principale est présentée avec les composants en dessous.
Les caractéristiques sont elles aussi tout à fait intéressantes :
- il s’agit d’une platine autoreverse 2 têtes (en fait 3 : une lecture/enregistrement et 2 d’effacement, une de chaque côté)
- Il y a bien 2 cabestans mais chacun est entrainé par son propre moteur « direct drive » (pas de courroie).
- Pour un total de 5 moteurs (2 « direct drive » pour les cabestans, un pour les bobines, un d’assistance et un pour le tiroir)
- réducteurs de bruit Dolby B et C, mais surtout DBX
- reconnaissance automatique du type de cassette (normal, chrome, métal)
- compteur digital temps réel (en lecture uniquement)
- recherche de morceaux (CPS), intro check, répétition, blank scan…
- télécommande filaire en option
La bête pèse tout de même 8 kg.
A noter que le modèle au-dessus, le R-999X, quasi identique, proposait en plus une troisième tête (donc 4 en tout si vous suivez), un entrainement de chaque bobine par son propre moteur direct drive brushless (soit 6 moteurs en tout, restez concentrés). On retrouve ainsi une configuration similaire aux Studer/Revox, et, dans une moindre mesure, aux Teac Z-7000, Sony TC-K666ES, Akai GXC-570D/750D/760D.
Il existait aussi la R-888X (que j’ai eue), au look beaucoup plus conventionnel, 3 têtes autoreverse, mais sans les entrainements directs pour les cabestans et bobines (mais avec un système de calibration assez sophistiqué).
Bien sûr cette machine a été récupérée en panne (quel intérêt sinon ?) et il m’a fallu pas mal de temps pour l’entendre chanter de nouveau, vu l’accumulation des problèmes. Voici donc un résumé légèrement romancé, car en réalité ce fut un peu plus laborieux.
Première mise sous tension : rien ! L’interrupteur secteur est inopérant. Heureusement il s’agit d’un modèle assez standard.
Seconde mise sous tension : le tiroir ne s’ouvre pas. La courroie de transmission du moteur s’était transformée en pâte gluante. Le système d’ouverture/fermeture est assez bien conçu (en dehors du fait qu’il faille dessertir l’axe d’un engrenage pour remplacer la courroie), avec un dispositif de patinage évitant au moteur de forcer.
Premier essai de lecture : la courroie du moteur d’assistance patine (compréhensible vu l’âge), mais son remplacement ne nécessite pas de démontage. A noter que la platine se met très vite en sécurité si quelque chose ne se passe pas comme elle le devrait, ce qui nécessite de couper/remettre le courant à chaque fois pour réinitialiser.
Second essai de lecture : la mécanique s’active, les têtes montent, le cabestan entraine la bande mais les bobines restent immobiles et la platine repasse en mode stop. Comme il fallait s’y attendre les 2 galets caoutchouc de l’idler sont eux aussi devenu de la pâte gluante (un bonheur à nettoyer !). Ces 2 galets sont de tailles différentes et peu standard. Après quelques recherches, je trouve une alternative satisfaisante.
Troisième essai de lecture : la lecture se lance, mais s’interrompt presque instantanément. Comme le compteur ne bouge pas, je suspecte un autostop un peu tatillon sur la détection de rotation des bobines. Après quelques investigations il s’avère que cette détection est basée sur la transmission de lumière au travers des disques ajourés situés à la base des bobines. La source de lumière n’est autre que l’ampoule qui éclaire la trappe cassette, et qui est justement hs. Cette ampoule est une classique 12V 60mA 3mm. On retrouve ce principe (et donc ce type de panne) sur beaucoup de modèles Sony des années 80
Quatrième essai : ça crachote (potentiomètre encrassé), mais ça marche. Il faut savoir persévérer !
Reste un long travail de nettoyage et de réglages.
Remise en route d'une Teac R-777X
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Re: Remise en route d'une Teac R-777X
Ah, les joies du goudron de courroie et de l'auto stop récalcitrant !
Modo chipoteur
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Re: Remise en route d'une Teac R-777X
Je vois que j'ai affaire à un connaisseur
Re: Remise en route d'une Teac R-777X
bonjour
bluffant comme toujours quand on lit les cr des personnes confirmées !
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